Forêts, prairies, étangs, jardins et même centres-ville, les animaux sont partout. Discrets ou bruyants, petits ou imposants, prudents ou téméraires, ils ont chacun leur propre personnalité. Faites connaissance avec eux et décryptez leurs langages pour être le bienvenu dans leur monde. Dans cet article, je vous partage 8 conseils et astuces pour améliorer rapidement vos photos animalières. Je vous explique comment vous approcher des animaux, quels sont les réglages à utiliser et comment développer votre créativité pour de meilleures compositions.

Faites connaissance avec les animaux et leur environnement
Pour commencer, vous devez apprendre à les connaître. Quelles sont les espèces présentes dans cet environnement ? Quels sont leurs mœurs ? Quelles sont leurs périodes d’activité quotidienne ? À quelle période de l’année ai-je des chances de les observer ? Allez vous promener près de chez vous, tôt le matin ou en fin de journée. Fondez-vous dans le paysage et restez immobile pour que l’animal s’habitue à votre présence. Par conséquent, soyez discret, silencieux et ouvrez grand vos yeux et vos oreilles !

L’apprentissage de la photographie animalière
Apprenez le comportement des espèces que vous souhaitez photographier. Ne cherchez pas à les approcher à tout prix. La plupart du temps ce sont les animaux qui s’approchent de vous et pas l’inverse. Évitez de regarder votre hôte droit dans les yeux. Il n’appréciera pas, car il interprètera cela comme un danger et s’enfuira à coup sûr. Maintenez votre regard plutôt vers le bas. Il vous en sera reconnaissant ! 😉 Néanmoins, si vous devez vous approcher, avancez lentement en zigzaguant, toujours en regardant le sol. Laissez-lui donc le temps de s’habituer à vous afin qu’il ne vous considère plus comme une menace. En agissant de la sorte, vous pourrez approcher de près certaines espèces. Pour l’observation d’animaux sauvages, pensez à vous munir d’une tenue de camouflage et dissimulez votre matériel. En effet, les animaux ne perçoivent pas les couleurs comme nous. Le jour J, évitez le parfum et laissez vos bijoux à la maison. Leur odorat leur permet de vous repérer parfois à plusieurs kilomètres et la plupart d’entre eux peuvent voir un objet brillant à des centaines de mètres !

Les deux techniques de l’approche en photo animalière
La billebaude et l’affût sont les deux techniques possibles pour photographier la nature.
- La billebaude consiste à être en mouvement, en milieu naturel. Vous photographiez ce que vous rencontrez en faisant à l’occasion de petites approches.
- L’affût est une tactique où le photographe est statique. Après avoir identifié la présence d’individu(s) à un endroit précis, vous vous positionnez dans une cache, à l’abri des regards, en prenant soin de ne pas être repéré (vue, odorat, ouïe).

Placez-vous au niveau du sujet
Photographier debout, est probablement l’erreur la plus fréquente lorsque l’on débute en photographie animalière. C’est aussi la meilleure façon pour paraître menaçant, faire fuir l’animal et obtenir des clichés qui ne sortent pas de l’ordinaire. Mon conseil est donc de vous placer au niveau du sujet. Grâce à cette posture, vous entrez dans le monde de l’animal et créez ainsi plus de proximité avec lui. Ce qui se traduit par plus d’intimité dans votre image. Si votre hôte est petit, allongez-vous ! Être au même niveau de votre sujet permet aussi d’obtenir plus facilement un arrière-plan flou, esthétique et plus discret. L’animal sera par conséquent davantage mis en avant. On évite en même temps l’effet de domination de l’homme sur l’animal.
Vous l’aurez compris ; la prise de vue en plongée est à proscrire ! 😉

Marchez avec le vent de face
Le sens le plus développé chez les mammifères est certainement l’odorat. De ce fait, si vous progressez avec le vent dans le dos, toutes les molécules odorantes seront envoyées devant vous en direction de votre itinéraire. Dans ce cas, vous avez très peu de chance de faire une rencontre. Si vous avez un doute, cueillez quelques brindilles et lancez-les dans l’air pour vérifier le sens du vent.

Utilisez un téléobjectif
Vous avez besoin d’une focale longue pour capter l’ensemble des détails de l’animal (poils, plumes, face). Le minimum requis est donc un téléobjectif de 200 mm. Pour aller encore plus loin, vous pouvez aussi vous munir d’un téléconvertisseur.

Soignez votre composition pour vos photos animalières
Soyez attentif à vos arrière-plans
Vous avez la possibilité, grâce à votre téléobjectif et convertisseur, de supprimer les éléments « parasites » de votre arrière-plan. Privilégiez aussi l’arrière-plan dont le contraste fait ressortir l’animal.

Testez différents angles de prise de vue
Photographiez les mammifères, les oiseaux, les reptiles, les poissons, les amphibiens (et les autres !) de 3/4 ou perpendiculaire en prenant soin de toujours voir leur face. Comme pour les humains, visez les yeux.

Animaux en mouvement
- Utilisez l’autofocus continu et faites le point sur la face.
- Privilégiez le collimateur central qui est le plus approprié en termes de sensibilité et de réactivité.
- Shootez en mode rafale.

L’importance de la lumière dans vos photos animalières
Privilégiez les lumières chaudes et douces de début et fin de journée (aube ou crépuscule). C’est le moment où les animaux sont les plus actifs
. Évitez les heures ensoleillées en milieu de journée, car les contrastes sont trop durs. Vous aurez alors une image avec des zones cramées (surexposition) et des zones bouchées (sous-exposition). Privilégiez les heures dorées qui procurent des lumières esthétiquement plus intéressantes. Les golden hours sont propices aux arrières-plans colorés. Ambiance garantie ! 😉

Fabriquez un nichoir à oiseaux
Une bonne manière de photographier les oiseaux de votre région est de les habituer à se nourrir et à se loger dans votre jardin. 😉

Le matériel
- Tous types d’appareils
- Téléobjectif de 200 mm ou supérieur ou un grand angle
- Trépied robuste avec tête pendulaire (gimbal) ou monopied qui peut être pratique pour un super téléobjectif de 400 mm ou supérieur
- Un sac à dos robuste et confortable
- Des batteries et des cartes mémoires en réserve
- Lightroom pour le post-traitement
Les réglages
- Utilisez les modes priorité à la vitesse : S ou Tv.
- Si vous utilisez des focales très longues, sélectionnez une vitesse assez rapide pour figer les mouvements et éviter les flous.
- Si vous utilisez une vitesse plus lente, activez le stabilisateur. Vous pouvez aussi utiliser le monopode.
- Privilégiez une ouverture F/5.6 ou supérieur
- Réglez la vitesse à 1/1000ᵉ et plus
- Choisissez des ISO élevés (à ajuster pour conserver une vitesse haute). Effectivement, augmenter les ISO est la seule façon d’avoir une vitesse d’obturation assez rapide pour capter le mouvement de l’animal et ainsi obtenir une image bien nette. N’hésitez pas à augmenter les ISO (1600 ou plus) même si vous craignez que cela ne produise du bruit numérique. Il vaut mieux avoir une image nette avec un peu de bruit numérique qu’une image floue. Vous pourrez supprimer le bruit en post-traitement par la suite. Vérifiez les ISO si vous shootez en intérieur.
- Autofocus : en mode continu
Charte de la photographie animalière
L’environnement | Le bien-être animal |
Être silencieux et discret notamment en arrivant et en quittant les lieux | Conserver la faune et la nature sauvage |
Suivre la règle de l’impact minimum : ne prenez que des photos, ne laissez que vos empreintes de pas | Avoir connaissance du sujet observé (habitudes, biotope, cycle de vie). Se renseigner au préalable sur les comportements des animaux |
Préserver l’écosystème, regarder où l’on marche (plantes rares, insectes, nids, serpents) | Éviter de manipuler les animaux sauvages, en particulier les amphibiens et les reptiles (risque de contamination de l’animal, etc.) |
S’assurer que votre équipement et vos chaussures sont propres pour éviter de transporter des espèces invasives avant de venir et de repartir | Maintenir une distance avec l’animal pour ne pas perturber son comportement naturel |
Essayer de faire appel aux services de guides locaux habilités. Cela contribue à la protection de l’environnement à travers un soutien à l’économie locale. Suivre leurs conseils ainsi que votre bon sens | Règle d’or : si un animal semble stressé, le laisser tranquille et s’éloigner |
Transmettre ses observations aux associations de préservation | Éviter les terriers, tanières et sites de nidifications (pour votre propre sécurité et celle de l’animal) |
Ne pas utiliser des produits explicitement issus d’animaux ou végétaux protégés | Adopter les comportements spécifiques aux espèces sauvages rencontrées pour les protéger |
Ne pas nourrir ou appâter les animaux | |
Proscrire l’usage de flash et de lampes |
Prenez l’air, reconnectez-vous à la nature et à la faune. Suivez mes conseils et vous obtiendrez rapidement de superbes photos animalières ! N’hésitez pas à partager vos astuces ou à poser vos questions dans les commentaires. Pensez à vous abonner à la newsletter si ce n’est pas encore fait, vous recevrez mon guide “18 conseils pour réussir vos photos” 😉
Et n’oubliez pas de partager l’article ! 🙂 À bientôt et bonnes photos à tous !
Bonjour Maxime!
Ça donne envie de repartir en randonnée en montagne!
J’aime beaucoup les randonnées au pays du Mont Blanc ou l’on croise assez fréquemment des animaux en tout genre…
Aprés c’est pas évident de les photographier, mais ton article donne beaucoup de bons conseils que j’essaierai de mettre en pratique lors de mes prochaines aventures…
Merci pour cet article…
Merci Philippe ! Hâte aussi de retourner dans les Alpes. Je te souhaite de bonnes balades en montagne et de bonnes photos ! 🙂
Excellent article ! Merci de m avoir partagé le lien de ton blog. Il est très inspirant 😁 je vais suivre tout ça de près
Merci Adrien ! On reste en contact. 🙂
Merci pour tous ces précieux conseils ! Tes photos sont magnifiques en tout cas ! J’en prendrai note pour les prochaines fois !
Merci Virginie ! 🙂