Pour beaucoup d’entre nous, voyager c’est découvrir, rencontrer, partager, mais aussi photographier. Nous avons tous en tête l’idée de rentrer de notre périple avec des photos sublimes dans notre besace ! Photographier un paysage peut sembler anodin, presque facile. Néanmoins, certains grands photographes y ont consacré toute leur vie. Historiquement, la photographie de paysage, au même titre que la photographie de portrait, constitue l’un des premiers sujets traités par les photographes. À bien y réfléchir, c’est assez logique : le paysage est accessible, plus ou moins immobile, et il évolue lentement selon l’heure de la journée, en fonction de la lumière, au gré des saisons. Quant au côté pratique, la photographie de paysage et la photographie de voyage ont en commun le caractère nomade qui nécessite une autonomie dans le transport du matériel. D’où la volonté de voyager léger sans trop s’encombrer. Dans cet article, je vous propose un pense-bête à utiliser sur le terrain. Rien de tel qu’un aide-mémoire pour être sûr de ne rien laisser au hasard et réaliser des photos de paysage dignes de ce nom ! 😉

Vous ne prenez pas une photographie, vous la faites.

Ansel Adams

Checklist pour des photos de paysage réussies

Avant le départ

• Repérer en amont les sujets à shooter et les différents points de vue envisageables. Faites des recherches sur le lieu à photographier. Inspirez-vous de photos publiées sur les réseaux sociaux ou des sites d’images libres de droits tels qu’Instagram, Unsplash, Pixabay, 5O0px, Pexels, etc.
• Soyez autonomes : eau, nourriture, cartes mémoire, batteries, voire petite trousse de secours (on n’est jamais trop prudent !) 😉
• Réfléchissez à une composition forte (à main levée) : règle des tiers, lignes directrices, perspectives, formes, textures, couleurs, premier plan, arrière-plan, etc. Ne vous contentez pas de photographier un beau paysage, essayer de repérer un point d’accroche, un élément qui puisse mettre en valeur le paysage en question. Cela peut être un élément qui contraste avec le reste de l’image, un détail qui attire le regard, etc. Développez une atmosphère singulière.
• Vérifiez les conditions météorologiques et la position du soleil pour avoir des lumières idéales. L’application The photographer’s Ephemeris est idéale. Privilégiez les heures où la lumière est esthétiquement magnifique : heure dorée, heure bleue, lumière en contre-jour, lumière latérale, etc. Opter pour une lumière qui met en relief le paysage. Les meilleures lumières apparaissent à l’aube et au crépuscule.

Sur le terrain

Le matériel

• Emportez un sac un dos spécialement conçu pour la photo (robuste et confortable).
• Utilisez un GPS pour localiser vos photos (Google Maps) et revenez plusieurs fois si nécessaire pour repérer les lieux et tester différents cadrages. Trouver l’angle de vue idéal. Prenez de la hauteur et vos photos seront alors bien plus captivantes. N’oubliez pas que vous avez deux jambes et que parfois marcher ou grimper quelques mètres peut faire toute la différence !
• Utilisez un trépied léger et rigide pour stabiliser votre appareil : indispensable pour éviter le flou de bougé. Le trépied permet également de conserver une sensibilité ISO peu élevée et de régler la composition de votre image.
• Avoir au minimum deux objectifs : une longue focale pour shooter un sujet éloigné et un grand angle, voire un ultra-grand angle pour élargir votre champ de vision.
• Utilisez des filtres : ayez toujours avec vous des filtres polarisants, des filtres neutres homogènes et des filtres neutres dégradés.
• Les filtres polarisants : pour réchauffer les couleurs, supprimer les reflets et rendre le ciel encore plus bleu !
• Les filtres neutres homogènes : pour réduire la luminosité d’une scène, idéal pour les poses longues (rivière, cascade, etc.)
• Les filtres neutres dégradés : pour assombrir la zone sur-exposée de l’image.

Les réglages

• Faites la mise au point : 2 possibilités : règle du tiers (inférieur) ou règle de l’hyperfocale. Passez ensuite en mode manuel.
• Positionnez votre appareil parallèle à la ligne d’horizon : utilisez le niveau du trépied ou la grille sur votre écran LCD.
• Shootez des panoramas que vous assemblerez ensuite dans Lightroom. Shootez en format paysage (horizontal) et portrait (vertical).
• Pensez à désactiver le compensateur de vibration de votre appareil : si votre appareil est positionné sur un trépied, cela risque au contraire de créer des flous.
• Choisissez le mode A ou Av et ajustez votre ouverture : sélectionnez une petite ouverture : f/11, f/16, f/22, etc. L’idée est d’avoir la meilleure profondeur de champ possible.
• Réglez les ISO au minimum si possible : ISO 100, ISO 200 pour obtenir une très bonne qualité d’image. À l’aube ou au crépuscule, il est parfois nécessaire de les monter.
• Réglez bien votre vitesse d’obturation (S, Tv) surtout s’il y a du vent et que la végétation bouge.
• Jetez un coup d’œil sur l’histogramme. Si votre histogramme est sous-exposé ou surexposé, pensez à utiliser la correction d’exposition. 😉
• Shootez : idéalement, utilisez un retardateur ou une télécommande pour éviter les tremblements lors de la prise de vue.
• Contrôlez la netteté de votre photo en zoomant sur l’écran LCD de votre boitier : zoomez sur le centre et sur les côtés.

La règle de l’hyperfocale

L’hyperfocale est vraisemblablement le réglage (de mise au point) le plus fréquemment utilisé aujourd’hui. La plupart d’entre nous utilisons la distance hyperfocale et ce bien souvent sans même le savoir : appareils compacts, smartphones, etc. De fait, ces appareils ont un objectif fixé sur l’hyperfocale, à savoir sur la distance minimale à laquelle un sujet est vu comme net quand on fait la mise au point à l’infini. Si la mise au point est faite sur l’hyperfocale (la zone qui est perçue comme nette donc… c’est bon, vous suivez ?!), on obtient une zone de netteté qui s’étend de la moitié de cette distance jusqu’à l’infini (reprenez votre souffle et lisez une nouvelle fois 😉 ) A titre personnel, il m’a fallu un petit moment pour comprendre ! L’intérêt est de pouvoir obtenir, pour une ouverture et une focale données, la zone de netteté la plus étendue possible.

L’hyperfocale en pratique

Principalement utilisée pour la photographie de paysage, d’architecture, mais aussi pour de la prise de vue à main levée comme la photographie de foules : concerts, manifestations, etc.

Voilà, j’espère que cet article vous sera utile pour améliorer vos photos de paysage. Et vous, quels sont vos conseils et astuces pour réussir des photos de paysage ? On me signale également dans l’oreillette qu’en s’inscrivant à la newsletter, il y a un guide photo assez chouette ! 😉 N’hésitez pas à poser vos questions ci-dessous ou simplement à laisser un commentaire si vous avez apprécié l’article. À bientôt ! 🙂