Le HDR (High Dynamic Range) est la technique de prise de vue qui vous permet de réunir en une seule image tous les tons de lumière d’un paysage (ou autre) pour en exploiter tous les détails. Autrement dit, le HDR revient à prendre la même scène avec différentes expositions. Vous pouvez donc obtenir 3, 5, 7 images avec des différences importantes entre les basses lumières (zones d’ombres) et les hautes lumières (zones plus claires). L’intérêt de cette technique est de restituer autant que possible ce que notre œil voit. Voyons tout cela plus en détail. 🙂

POURQUOI ET COMMENT UTILISER LE HDR EN PHOTOGRAPHIE. Photo HDR d'une route dans l'Utah, aux États-Unis.
© Adam Derewecki

Qu’est-ce que le HDR en photo ?

Le HDR (plage dynamique étendue) permet, comme son nom l’indique, d’avoir une plage dynamique très grande. Le but étant de surmonter les lumières difficiles. La plage dynamique désigne l’étendue des tonalités d’une scène, des zones les plus sombres aux zones les plus claires. Elle est considérée comme étroite lorsque l’écart entre les parties sombres et les parties claires est petit. À l’inverse, elle est étendue quand l’écart est important. L’objectif est d’avoir le plus de détails possibles dans les basses et hautes lumières.
La plage dynamique se mesure en stop, IL, EV ou diaph. Si ces termes vous semblent mystérieux, lisez en priorité l’article sur la correction d’exposition. 😉 La plage dynamique de l’œil humain est très largement supérieure à celles des capteurs des appareils numériques actuels. Elle se situe entre 20 IL et 27 IL (obscurité) alors que les APN, même haut de gamme, ne dépassent pas 15 IL. Les appareils numériques sont donc incapables de retranscrire précisément les contrastes perceptibles à l’œil nu. Pour remédier à cette différence, une technique a été conçue : le bracketing.
Le bracketing est une technique de prise de vue qui consiste à réaliser plusieurs clichés d’une même scène en jouant sur l’exposition. Les différentes photos fusionnent pour donner une seule photo et ainsi mettre en valeur les différents tons lumineux. On peut faire varier d’autres paramètres comme la balance des blancs, la mise au point, le flash, mais le bracketing d’exposition est le plus couramment utilisé. Certains appareils proposent cette fonction, ce qui peut encore plus vous faciliter la tâche.
Le HDR vous permet ainsi d’obtenir des images plus réalistes, avec des zones d’ombres débouchées et des blancs qui ne sont pas cramées. Les photos sous-exposées vous donneront de nombreux détails dans les zones claires. À l’inverse, les photos surexposées vous donneront de multiples détails dans les zones sombres. Bye bye les ciels trop clairs et les sols trop sombres ! 🙂 C’est toujours mieux quand l’appareil arrive à restituer le paysage inoubliable que l’on a sous les yeux ! Cette technique est idéale pour la photographie de paysage ou d’architecture. Par contre, à éviter si vous shootez un sujet en mouvement. 😉

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POURQUOI ET COMMENT UTILISER LE HDR EN PHOTOGRAPHIE. Bibliothèque du collège de la trinité à Dublin.
© Rudy and Peter Skitterians

Comment faire une photo HDR ?

POURQUOI ET COMMENT UTILISER LE HDR EN PHOTOGRAPHIE. Photo HDR d'un coucher de soleil sur la plage.
© David Mark

En pratique

La photo HDR est souvent utilisée pour des prises de vue de paysages où la plage dynamique est très étendue. Les levers ou couchers de soleil présentent un écart important entre les basses et les hautes lumières.
Si vous ne prenez qu’une seule photo, votre image manquera de détails dans les zones d’ombres et aura les hautes lumières brûlées. Prenez donc plusieurs photos (3,5,7 ou plus) de la même scène avec des expositions différentes (-2IL, -1IL, 0, +1IL, +2 IL) pour avoir la plage dynamique complète de la scène. Nous verrons ensuite comment les fusionner en post-traitement.

  • Chercher un endroit à fort contraste de lumière : milieu de journée, entrée de bâtiment, cour, tunnel… Prise de vue de l’intérieur vers l’extérieur
  • Utilisez un trépied afin d’aligner les photos au maximum et éviter le flou de bougé. Ça vous aidera pour la fusion des images en post-traitement
  • Utilisez une télécommande pour ne pas toucher le boitier et garder le même cadrage
  • Shootez au format RAW car la plage dynamique est clairement plus étendue qu’au format Jpeg
  • Utilisez la fonction bracketing de votre appareil : vous aurez une photo sous-exposée, une photo normalement exposée, et une photo surexposée
  • Commencez avec une première photo à -1IL, une seconde à 0IL, et une troisième à + 1IL
  • Augmentez l’écart si la scène est très contrastée : -2IL, 0IL, +2IL
  • Si votre appareil ne propose pas la fonction bracketing, pas de panique ! Utilisez la correction d’exposition et modifier les IL manuellement.
  • Mode d’exposition : vous pouvez utiliser le mode manuel si vous souhaitez par exemple modifier la vitesse d’obturation et avoir des expositions différentes. Je préfère utiliser le mode priorité à l’ouverture. Je garde la même ouverture de diaphragme à chaque prise, ce qui me permet de conserver la même profondeur de champ. À vous de voir ! 😉
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En post-traitement

Nous allons voir maintenant comment fusionner les images obtenues dans un logiciel de post-traitement : Lightroom, Photoshop…
Je vous conseille d’utiliser le logiciel Lightroom. Il est plus à même de répondre à vos besoins en termes de traitement, de classification et propose un meilleur workflow. Autrement dit, Lightroom s’occupe de tout de l’importation de votre image jusqu’à son exportation.

Dans Lightroom :

POURQUOI ET COMMENT UTILISER LE HDR EN PHOTOGRAPHIE. Logo du logiciel Lightroom.
  • Sélectionnez vos photos et faites un clic droit
  • Dans le menu, sélectionner Fusion de photos puis HDR
  • Cochez les cases « Alignement automatique » et « Paramètres automatiques »
  • Cochez « Nul » pour l’option « Niveau de correction des décalages ». Cela concerne les sujets en mouvement présents sur la photo. Testez l’un des trois niveaux de correction proposés. Sinon cochez « Nul »
  • Cliquez sur « Fusionner »
  • Développez la photo selon votre goût 🙂

Essayez tant que possible de restituer une image réelle et donc de rester fidèle à la vision humaine. S’il y a trop de texture, la photo devient surréaliste et se rapproche plus d’une peinture, voire d’un dessin. C’est bien souvent pas terrible, même très moche ! La règle d’or quand on fait des images HDR : rester zen sur les curseurs ! Prenez un peu de recul et vous verrez, rien ne sert de s’emballer pour sublimer. 😉

© Frank Winkler

Voilà, j’espère que cet article vous aidera à apprivoiser la technique du HDR. Testez et savourez ! À utiliser avec modération.
N’hésitez pas à poser vos questions ci-dessous ou simplement à laisser un commentaire si vous avez apprécié l’article ! À bientôt ! 🙂